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18 juin 2025
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Actu Principale
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Au Département du Nord : du travail Social au flicage brutal

Lors du dernier Comité Social Territorial du Département du Nord, le 25 avril, à l’occasion d’une interpellation préalable à l’ordre du jour, nous avons interrogé, une nouvelle fois, l’exécutif sur l’état de toute la chaine de prévention et de protection de l’enfance. Et nous avons tenté de mettre l’accent sur ce que nous appelons « un continuum d’irresponsabilité » entre la manière dont le département traite les enfants placés sous sa protection par la justice et la manière dont il maltraite les personnes qui survivent avec le RSA, dont un grand nombre sont des enfants !

En réponse à cette interpellation la DGS avait tenu des propos un peu rassurants en nous disant que nous serions bientôt informés des dispositions que comptait prendre l’administration en faveur de la prévention et s’agissant des missions de la direction de l’action sociale.

Alors on ne s’attendait pas à un changement radical de braquet, ni à une révolution, mais quand même on s’est dit que peut être Christian Poiret et sa « team » commençaient à comprendre (à la faveur de tous les rappels à l’ordre) ce qui est leur job entant que décideurs au sein d’un conseil départemental- On n’arrête pas de le dire leur job c’est porter assistance et amortir les conséquences de la pauvreté économique/ donner les moyens aux services de Protection Maternelle et Infantile (PMI)et du Service Social de Proximité (SSP) pour qu’ils puissent soutenir les familles, toutes les familles, dans leur rôle de parents/ donner les moyens au SSP pour que les services puissent agir sur la condition parentale, aider les parents et les familles à améliorer leurs conditions de vie-

Et finalement qu’est-ce qu’on découvre à l’occasion de la réorganisation de la DGAREAS le 13 juin en CST- un cauchemar pour tous les travailleurs sociaux de terrain- C’est quoi ces mesures en faveur de la prévention ? C’est juste prévenir l’entrée dans le RSA des jeunes de 16 à 25 ans !!! Bien sûr en ciblant ces jeunes et leur famille, en accompagnant les foyers allocataires du RSA dans leur fonction parentale (et on mesure déjà toutes les décisions coercitives envisagées par le biais du contrat d’engagement qui ne sera même plus réciproque) en optimisant les parcours, en intensifiant l’accompagnement de ces familles.

Des objectifs de performance discriminant (on cible les populations en fonction de la nature de leurs ressources pas de leurs besoins), totalement contraires aux valeurs fondatrices du travail social. Car, ne leur en déplaise, en SSP ce sont des travailleurs sociaux qui interviennent. Ils ont une éthique et une déontologie, construites au fil de l’histoire, qui les obligent et que le département doit respecter et faire respecter.

  • Cibler des populations en fonction de leurs ressources pour faire faire des prétendues économies à l’institution et par idéologie de classe, c’est contraire à l’éthique.
  • Forcer des « parcours », contraindre les populations dans un rythme, c’est contraire à l’éthique.
  • Faire prévaloir la logique institutionnelle sur les besoins et les demandes des populations c’est contraire à l’éthique. Etc, etc…

Et un des résultats de cette politique, de la conception de ces populations et de ce que doivent faire selon eux les TS, c’est 34% d’absences en 2024 dans les équipes SSP.

Les travailleurs sociaux encore engagés, et le travail social est une mission d’engagement, veulent s’en aller, ils ne supportent plus ce qu’on leur demande de faire !! Il ne restera plus que les robots (vive l’IA !) ou des opérateurs de dispositifs. Même dans leur logique étriquée du seul critère d’économie, ils se plantent ! Ce n’est pas avec des personnes qui sont incapables de comprendre le fonctionnement d’une famille pour apporter l’aide juste et adaptée que le nombre de placements diminuera.

Et pour mettre en place cette soi-disant « prévention », on nous annonce la création d’une équipe spécialisée au sein des Pôles Action Sociale de Proximité (PASP) « insertion/logement » à destination des jeunes sans emploi ni formation.

Les équipes SSP, les clubs de prév, les missions locales, font ou effectuaient déjà ce travail de prévention auprès des jeunes. S’ils ne sont pas aussi efficaces que l’exécutif et la haute administration l’entendent, c’est qu’ils n’ont pas de moyens d’agir pour l’accès au logement des jeunes par exemple. Cette équipe « insertion/logement », en dehors de contraindre les jeunes ciblés dans un parcours, aura-t-elle à disposition des moyens que n’ont pas actuellement les SSP ?

C. Poiret et ses vice-présidents font donc encore le choix, plutôt que de renforcer les moyens de la polyvalence de secteur en réajustant tous les secteurs (la taille et la géographie des secteurs n’a pas bougé depuis des décennies alors que la population augmente régulièrement) de créer un service spécialisé et là encore ils disriminent les populations en en ciblant une partie. Dans ces équipes il y aura des chargés de parcours, nous n’avons pas eu de réponse quant au cadre d’emploi sur lequel elles et ils seront recrutéEs. Si ce sont des TS, ils ne pourront pas leur demander de faire n’importe quoi !!

Et parce qu’il n’y a pas encore suffisamment de chefs, dont on se demande pour certaines fonctions, de quoi est fait leur quotidien, et parce que la nouvelle procédure de gestion des Informations préoccupantes (IP) impacterait les PASP, ils créent des postes d’adjoints partout où il n’y en a déjà pas ! Et pour les équipes de terrain qui elles traitent concrètement les IP et interviennent auprès des familles et à qui ils ont supprimé des moyens au moment de la création des Cellules de Recueil des Infos Préoccupantes (CRIP), que font-ils ?

Toute la polyvalence de secteur, tous les services sociaux sont contaminés par leur logique mortifère de retour contraint à l’emploi. Ils transforment les pratiques et les missions au mépris des fondamentaux du travail social et c’est ça qui rend malade nos collègues.

Il est urgentissime pour sauvegarder cette polyvalence de secteur essentielle à la prévention et à l’intérêt des populations et permettre aux équipes des MNS de retravailler ensemble, de sortir la DAS et le SSP de la DGAREAS ! A défaut de supprimer cette DGA qui n’a rien à faire dans notre collectivité, il faut créer un cordon sanitaire pour que les TS retrouvent du sens à leurs missions. La DAS et le SSP doivent intégrer la DGAEFS.

Cette décision, qui par ailleurs ne coute rien,  permettrait également de mettre en œuvre partiellement les recommandations 1,2, 4 et 37 de la défenseure des droits.

                -1 : le défenseur des droits recommande au département de poursuivre ses travaux d’élaboration d’un projet de service de l’aide sociale à l’enfance en collaboration étroite avec les TS enfance sur les territoires en y associant la protection maternelle et infantile ainsi que les services sociaux de proximité.

                -2 : Le défenseur des droits recommande au département de poursuivre ses actions en faveur de l’élaboration de référentiels métiers ainsi que de « notes de procédure » visant à une meilleure articulation des interventions des professionnels de PMI, des services ASE et des SSP.

                -4 : Le défenseur des droits recommande au département, à la faveur des travaux sur le nouveau schéma départemental des solidarités, de redonner une visibilité aux politiques de prévention et de protection de l’enfance en repartant des 122 propositions du rapport de la mission d’évaluation de janvier 2020, de la feuille de route et de sa note de janvier 2023.

                -37 : Le défenseur des droits recommande au département de clarifier les articulations entre les mesures d’intervention à domicile et les mesures d’accompagnement social global de la polyvalence de secteur, ainsi que la coordination des interventions des professionnels auprès des familles (SSP/référents enfance/CESF) tout en rappelant l’utilité du projet pour l’enfant à cette fin.

Ce n’est pas en dégradant continuellement leurs conditions de travail, le lien avec les populations et les conditions d’exercice des missions qu’ils endigueront l’hémorragie au SSP et ce n’est pas non plus en créant au sein du secrétariat général 3 chargés de missions « prévention des risques et notamment des risques psycho sociaux » qu’ils régleront ce problème. C’est n’importe quoi, ils créent les conditions de la crise et ils créent ensuite le médicament pour la calmer ou tenter de la contenir (qui sera inopérant), c’est totalement ubuesque !!

Quant à la Direction de retour à l’emploi ?

Que dire encore que nous n’ayons pas déjà dit ? A part que ça empire !

Malgré les multiples rapports, dont certains réalisés par des conseillers du 1er ministre, qui alertent sur les effets dévastateurs de la loi plein emploi, le gouvernement a sorti tous les décrets d’application et en particulier ceux relatifs au système de sanction.

Parce que l’objectif de ramener le chômage à 5% de la population active passe par le fait de casser le thermomètre. On exclut, on radie et le chômage baisse. N’oublions pas qu’aujourd’hui en France 300 000 emplois sont menacés. Et le Nord et C Poiret n’attendaient que ça, lui qui, en éclaireur, expérimentait déjà tout le système. La réorg de la DRE qu’on nous annonce n’a que ça comme objectif : traquer sans relâche le chômeur/l’allocataire du RSA pour le radier dès que c’est possible ou le contraindre à prendre n’importe quel boulot précaire. C Poiret et sa team détournent les missions de solidarité du département en machine à exclure.

Les moyens mis à la disposition de la DRE devraient être redonnés aux équipes de terrain dans les MNS, aux clubs de prévention, pour le soutien à la parentalité (AMASE, TISF etc.).

D’autant que, un comble, on nous précise que France Travail devient le « chef de file du retour à l’emploi » (l’ANPE et Pole Emploi faisaient quoi ?), on peut donc passer la main, parce que  le département est chef de file pour autre chose, et cette mission nécessite des moyens importants dont ils ne font pas, loin de là, une priorité.

Nous n’allons pas ici redire tout ce que nous disons depuis près de 10 ans et s’ils veulent réfléchir aux conséquences réelles de leurs décisions politiques (vous savez celles qui n’ont jamais aucun impact sur leur vie mais qui en ravagent des milliers d’autres) qu’ils aillent lire les rapports du conseil national des politiques de lutte contre la pauvreté et l’exclusion sociale.

En résumé nous leur avons rappelé quand même quelques réflexions à la volée :

  • Le CNLE le documente, comme les associations de défenses des précaires, bon nombre d’allocataires du RSA rencontrent de graves problèmes de santé en lien direct avec la dureté de leurs conditions de travail antérieures.
  • Ils le savent, nous ne cessons de le dire, les allocataires du RSA comme toutes les personnes privées d’emploi constituent une population à risque qu’il faut accompagner, 15 000 meurent prématurément chaque année !
  • Les  décisions de l’exécutif concernant les allocataires du RSA dégradent volontairement les conditions de vie des enfants et les mettent en danger.
  • N’est-il pas questionnant que le département contraigne les allocataires du RSA à occuper n’importe quel emploi, même inutile, même nuisible. Pourquoi considèrent-ils que ce soit plus moral que de ne pas en avoir ?
  • Plus d’un tiers des personnes susceptibles de percevoir le RSA ne le demandent pas et ce taux de non-recours ne cesse d’augmenter, c’est dire à quel point ces personnes abusent de l’état providence
  • Et puisqu’ils veulent remettre tout le monde au boulot, interrogeons-nous. Qui travaille et qui ne travaille pas ? Qui produit de la valeur et en a donc à leur yeux ? Nous, réunis en CST, représentantEs du personnel, administration et élus, sommes-nous en train de travailler et produire de la valeur ? Et cette mère de famille qui tente d’élever au mieux seule ses 2 enfants, qui perçoit le RSA depuis plusieurs années et qui développe une ingéniosité incroyable pour faire de quelques pommes de terre un repas appétissant pour que ses enfants ne souffrent pas trop de la situation, travaille-t-elle, produit-elle de la valeur ? Nous pouvons en parler, nous l’avons bien connue. Et on va  faire un aveu, nous ne l’avons pas accompagnée pour qu’elle retourne au boulot ! Mais pour qu’elle soit plus présente auprès de ses enfants. Pour, bien qu’elle soit très remontée contre le père de ses enfants, qui les a abandonnés, elle accepte qu’une relation s’établisse entre eux. Pour que bien qu’elle soit très en colère contre l’éducation nationale, qui l’a exclue, elle accepte d’aller rencontrer les institutrices puis les professeurs. Et le comble pour un C Poiret obsédé par la prétendue fainéantise des autres , pour qu’elle puisse passer des bons moments avec ses enfants dans le cadre de loisirs en partie financés par le département.

C’est le système économique qu’ils soutiennent qui est responsable du chômage de masse et de toutes ses conséquences humaines désastreuses, pas les allocataires du RSA que nous avons le devoir de soutenir et d’aider pas de maltraiter.

Notre intervention en CST n’a suscité aucune réaction, mais que pourraient-ils dire d’ailleurs puisqu’il s’agit avant tout et exclusivement d’une position idéologique, d’une vision de classe minable et totalement étriquée !!

Les journalistes de «La Brique » on fait un travail critique de la loi plein emploi et de la position du département, voici leur article, nous en avons » généreusement » offert un exemplaire à JL Detavernier, P Fuchs (DGA à la manœuvre) et S Blanquart, directrice générale des services.

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