Travail social et médico-social : Alerte majeure sur nos pratiques professionnelles !

Toutes les occasions sont bonnes pour s’en prendre au travail social et médico-social ! Et la crise sanitaire, qui a bon dos, est le nouvel alibi parfait !
Il n’en fallait pas tant pour que la DGASol revienne à la charge avec son obsession de « nécessité de faire évoluer les pratiques professionnelles » Nécessité pour qui ? pour quoi ?

Jusqu’ici ils ne parvenaient pas à nous dire clairement les choses. Mais l’aubaine était trop belle et la séquence du confinement leur donne une occasion de faire « une étude d’impact de la crise sanitaire sur les pratiques professionnelles du travail social » pour évaluer « comment les TS et TMS ont préservé et préservent encore aujourd’hui le lien social avec les personnes accompagnées » ( Voir ICI ). Vous le voyez venir le piège ?

Et pourquoi pas, tant qu’on y est remettre sur la table, par la même occasion, la territorialisation et la réorganisation des UTPAS faisant pourtant l’objet d’un moratoire !

Alors une tripotée de chargéEs de mission, hors sol et qui n’ont pas vu d’usagers depuis longtemps, sont mobliséEs et s’affairent pour mener une soit disant étude, avec quelle méthodologie ? on ne sait pas ! mais quelle importance ? Parce qu’en fait c’est très clair, il s’agit d’adapter le travail social et médico-social au travail à distance.

« Préserver le lien social » c’était nécessaire pendant le confinement mais est-ce du travail social ?

Le travail social se résume-t-il à du « coaching » par téléphone ? A la délivrance d’une « offre de service par un catalogue de prestations » ?

Au plus fort de la crise sanitaire, le DGS avait déjà dévoilé une partie de ses intentions en abordant l’opportunité de mettre en place durablement la « téléconsultation » dans les services sociaux et médico-sociaux. L’alerte était donnée.

Alors quand, prochainement, vous serez conviéEs par vos chefs de service à répondre aux questions posées par la DGASol, réfléchissez bien aux conséquences.

– Dans le cadre d’un travail à distance des populations généralisé que devient l’essence même de notre boulot ?
– Que devient la relation de confiance que l’ont créé au fil des rencontres, qui est notre matière première et sans laquelle aucun processus de changement ne peut être attendu ?
– Que restera-t-il de nos pratiques professionnelles quand on les aura vidées de la clinique ?
– Que pourront encore attendre de nous les populations ?

A l’heure où de nombreux chercheurs en sciences sociales se replongent dans l’histoire du travail social et tentent de mettre en évidence les « invariants » qu’il est essentiel de préserver et de défendre ( voir ici et ici ), la démarche de l’administration pourrait s’avérer lourde de conséquences.

Nous sommes vraisemblablement à un tournant majeur pour faire reconnaitre le sens de nos pratiques professionnelles. Nous sommes les seulEs à avoir un intérêt à les défendre. Ne laissons pas instrumentaliser, dénaturer et dévoyer nos métiers !!!