Avis de Mobilisation Générale !
Ca y’est, c’est fait !
Macron est élu président !
Il parait que c’est une victoire du renouveau, de la modernité, de la jeunesse …. La bonne blague !
Que ce soit dans son programme ou bien par les individus qui constituent son mouvement En marche, rien ne constitue une rupture avec le monde de la politique tel que nous le connaissons depuis des années.
Et encore moins en rupture avec les politiques menées jusqu’ ici.
On change des têtes, on adapte les discours … Tout changer pour que rien ne change !
Nous avions évoqué dans des publications précédentes (ici et ici) les tenants et aboutissants du projet Macron et ses conséquences pour le service public auquel nous tenons et dans lequel nous investissons notre force de travail.
Ce 9 mai, c’est au tour de la Gazette des Communes de s’alarmer face au destin que réserve Macron pour la Fonction Publique Territoriale et ses agents. – voir ICI –
Outre la suppression supplémentaire de plus de 70.000 postes dans la FPT (120.000 dans l’ensemble de la fonction publique), une nouvelle baisse de 10 Milliards d’euros de dépenses de fonctionnement des collectivités, Macron s’attaque frontalement à notre statut.
Car pour re-caresser dans le sens du poil les élus des collectivités territoriales, à qui il supprime des moyens de l’Etat (baisse de la dotation globale) ainsi que la taxe d’habitation (1ère ressource fiscale de la collectivité), il prévoit de leur donner toutes les marges de manœuvre en matière de ressources humaines pour taper sur la masse salariale de leur collectivité.
En gros, Macron dit : « l’Etat vous filera moins de moyens, mais nous vous donnerons toute possibilité de ronger vos marges financières sur le dos des agents et du service. »
Alors que les employeurs publics, comme le président du Département du Nord, disposent déjà d’une autonomie hallucinante avec le principe de libre administration, la logique sera poussée à son maximum en transformant les collectivités territoriales en entreprises dans lesquelles chaque patron pourra mener, sans contrainte, sa propre politique de ressources humaines (temps de travail, augmentation des horaires d’ouverture des services, temps de repos, rémunération, etc.).
Comme pour dans le secteur privé, où le Code du Travail devra laisser place aux accords de branches, les collectivités subiront encore davantage la tyrannie des baronnies.
Il envisage même, pour soulager tous ses amis élus et employeurs de collectivités, de rompre l’uniformité de la valeur du point d’indice dans les 3 versants de la Fonction Publique, pour ne pas les contraindre à augmenter le traitement des agents territoriaux quand celui des fonctionnaires d’Etat est revalorisé.
C’est le renforcement d’une fonction Publique à plusieurs vitesses, paysage dans lequel la FPT sera la plus précarisée.
Jamais à ce point, notre service public et notre statut n’ont été aussi menacés !
Et aujourd’hui même si Macron n’était pas nécessairement le candidat favori de Lecerf, le programme qu’il compte mettre rapidement en place est une formidable aubaine pour lui et son exécutif. Le tapis rouge est déroulé pour poursuivre sa politique de casse, et Macron lui sert sur un plateau tous les arguments qu’il a déjà utilisé pour justifier ses coupes budgétaires drastiques, et qu’il pourra recycler pour continuer : Le désengagement de l’Etat, la baisse de la dotation générale de fonctionnement patati patata…….Tous les feux sont au vert !
Macron va poursuivre en pire la politique de classe menée par Sarkozy puis Hollande et ça arrangera tous les patrons des collectivités qui veulent saboter définitivement le service public pour que le marché remplace la solidarité ! C’est ça le renouveau ?
Et alors que sa légitimité par le suffrage universelle est plus qu’au ras des pâquerettes (selon toutes les analyses des résultats, moins de 19% des inscrits adhère à son programme politique), il compte aller jusqu’au bout, comme si ses 66% des suffrages exprimés au second tour le plébiscitaient … Minoritaire il va imposer sa vision à la majorité …
Refusons-le !
Le syndicat SUD engagera toutes ses forces à la construction d’une résistance tant au niveau local que sur le plan national.
Cela doit d’abord prendre la forme d’un front large des forces sociales de combat dans lequel seule l’unité dans l’action permettra de construire le rapport de force nécessaire à la mise en faillite de cette entreprise Macronite.