prévention et protection de l’enfance : Une victoire de la mobilisation.
La mobilisation depuis octobre 2018 des travailleurs sociaux, médico-sociaux et secrétaires des UTPAS est exceptionnelle. Elle l’est tant par sa détermination que par son dynamisme, sa durée et aussi l’originalité de ses modes d’action. En 10 ans à SUD nous n’avons jamais connu ça !!!
Si, bien évidemment, les avancées obtenues par cette lutte sont insuffisantes au regard des 3 années de recul, de politique de mépris et de rigueur de Lecerf en matière de prévention et de protection de l’enfance dans le Nord, la détermination des professionnelLEs a mis un coup d’arrêt aux suppressions de postes, de places d’hébergements, etc. et a contraint Lecerf à ré-engager des moyens.
C’est une Victoire de la mobilisation…
mais aussi qu’une étape !
Alors qu’il n’était pas question pour JR Lecerf de négocier, de céder du terrain, de légitimer la mobilisation, tout en usant tour à tour du mépris, de l’agressivité ou de l’indifférence, il a été contraint malgré tout de nous rencontrer et de lâcher du lest.
Alors qu’il tentait de faire croire à qui voulait l’entendre (la presse, les cadres etc.) qu’il avait sacralisé et augmenté les moyens des UTPAS, qu’il n’avait pas supprimé mais juste transformé 700 places en foyer, la mobilisation des collègues révoltés par la suppression de moyens qu’il niait, l’a conduit, malgré lui, à nous dévoiler le pot aux roses…
Les 300 postes vacants annoncés au recrutement ? Bin en fait ils n’étaient pas vacants… Il n’existaient plus !
Sans réfléchir, dans le feu de l’action, emporté par sa véhémence, JR Lecerf sort au beau milieu d’une phrase qu’il n’a pas, aujourd’hui, l’argent pour financer la totalité des 300 postes. Oh la boulette !!!! Stupéfaction du DGS et du Vice-président enfance famille qui constatent impuissant face à la balourdise de leur président. En effet, il vient d’avouer que les postes ne sont plus budgétés donc qu’ils ont été réellement supprimés et donc en réalité ne sont plus vacants susceptibles d’être pourvus.
Ce n’est donc pas qu’une boulette ou une erreur de comm ‘… JR Lecerf a ouvertement menti en prétendant qu’il ne touchait pas aux effectifs du « social ».
Les collègues, en constatant mois après mois les chaises de bureau se vider n’étaient pas victimes d’hallucinations.
300 postes supprimés sur 2500 c’est énorme… en moyenne 6 à 7 postes par UTPAS !!!
Celles et ceux qui se sont engagéEs dans le mouvement ont réagi légitimement aux conséquences de ces suppressions et ont permis de révéler le mensonge, de stopper les suppressions et d’obtenir 164 recréations d’ici juin 2019. Et ça, en ces temps, on peut dire que c’est une victoire !!
Et pour les 136 autres postes promis alors ?
JR Lecerf affirme que cela dépendra des résultats de son plan pauvreté, parce que pour créer « 1 poste de travailleur social il faudra sortir 7 allocataires du RSA ».
Là on a bien failli vomir et la réaction vive de nos collègues ne l’a pas fait taire puisqu’il a ressorti immédiatement derrière son couplet sur les MNA, autre cause de la faillite, supposée, du Département.
Vous avez compris alors, objectif suppression de 952 « ARSA » (beurk !), remise au travail à n’importe quel prix, dans n’importe quelles conditions, pourvu qu’ils ne coutent plus rien à JR Lecerf !
NON ! Hors de question pour nous de collaborer à leur « accompagnement intensif de placement immédiat à l’emploi sous forme de coaching » (objectif de la réorg’ de la DIPLE et des PIPLE).
Nous allons d’abord veiller à la recréation effective des 164 premiers postes, et pour les 136 autres et tous ceux nécessaires à l’exercice normal des missions, il faudra sans doute que nous remettions tous un coup de pression.
Et les places d’hébergements en foyers ?
La mobilisation a également permis d’enrayer la suppression des 700 places en foyer orchestrée par les CPOM depuis 3 ans. Un coup d’arrêt assorti d’une réouverture de 235 places (130 en accueil d’urgence et 105 en accueil spécialisé) en MECS.
On est très loin du compte puisque cela ne règlera pas les délais insupportables de mise en sécurité des enfants qui sont confiés à l’ASE et du manque de place adaptées au parcours des gamins.
Comme le DGS doute souvent de la réalité qu’on lui oppose et qu’il vient de s’offrir un poste de « directeur de projets protection de l’enfance » (coût du poste = 2 TS =14 allocataires du RSA) qui œuvrera à ses côtés, nous lui demanderons d’intervenir pour chaque situation laissée sans solution, c’est lui qui doit être confronté à la galère de la chasse à la place !
35 gamins par travailleur social enfance ?
Les Travailleurs sociaux ASE revendiquent que le nombre maximal de prises en charge ne dépasse pas 25 enfants par référentEs. On vous l’a déjà dit (voir ICI), pour atteindre cet objectif, le Département doit créer 150 postes supplémentaires. Il s’y refuse… c’est trop cher ! (c’est vrai qu’il faudrait remettre au travail forcé 1050 bénéficiaires du RSA).
Le DGS s’est donc engagé à ce que nulle part sur le Département, il n’y ait plus de 35 accompagnements par référentEs (contre 39 en moyenne aujourd’hui)
Par conséquent, puisque cela nous est présenté comme une réelle avancée, dans l’intérêt des familles et de nos conditions de travail, chaque travailleur social ASE est donc fondé à refuser la 36ème prise en charge.
Tenons-nous vraiment à cette limite et nous démontrerons vite que 35, c’est trop !
Et pour les Psy ?
Une vraie victoire face à la suppression des moyens annoncés pour la PMI et l’ASE, c’est l’engagement ferme de l’exécutif de maintenir l’ensemble des postes de psychologues dans les services de PMI et pour l’ASE.
Nous veillerons simplement que ce ne soit pas un mensonge supplémentaire !
Pour nos collègues précaires ?
Malgré les recrutements permanents annoncés, le montant des enveloppes de CDD par DT sera maintenu pour permettre le remplacement des arrêts maladie plus réactif.
Notre mobilisation a permis la déprécarisation de 8 secrétaires (stagiairisation) et à 20 TS et TMS de bénéficier d’un CDD de 3 ans.
Ce n’est pas une vague comme l’annonce l’exécutif mais les principes sont posés et les collègues exploitéEs depuis plusieurs années pourront enfin se projeter et les équipes se stabiliser.
Cependant…
Malgré ces différentes mesures arrachées après plusieurs mois d’actions, il y a quand même de gros trous dans le filet.
Rien pour l’amélioration des conditions de travail pour le SSD, ni pour les moyens mis à sa disposition exceptée l’augmentation de l’enveloppe pour la prise en charge des internats de semaine et une vague remise en question des critères d’attribution de l’aide accordée au famille.
Idem pour le secrétariat !
Malgré les revendications portées par 19 équipes rien n’est pris en compte au contraire, la mise en place d’un groupe de travail qui a pour objectif évident de profiter de la mobilisation pour généraliser une organisation de l’accueil des UTPAS qui a vocation à substituer les travailleurs sociaux par les secrétaires chargées de l’évaluation des situations.
Nous avons exigé un moratoire de cette organisation et nous continuerons à porter la nécessité de réaffirmer la fonction première du secrétariat en complémentarité du TS et TMS au sein de l’accueil spécifique que doit proposer l’UTPAS.
Dans les 2 rencontres des 6 et 25 février, les nombreuxSES collègues qui nous ont accompagnéEs, n’ont été tout juste autoriséEs qu’à commenter les propositions formulées par l’exécutif. D’ailleurs celles-ci étaient publiées avant le terme de la 2ème rencontre.
Même si le VP chargé des RH parlent de négociations… Ils ne savent et ne veulent vraiment pas négocier !
Aucune marge de manœuvre n’a été possible et cela malgré les propositions concrètes et constructives que nous avons portées au nom de l’ensemble des collègues mobilisées
et malgré les 952 signatures de la pétition soutenant les mesures d’urgences pour le social que nous avons remis le 25 directement à JR Lecerf.
Cependant des acquis sont indéniables. On revient de loin et rien n’aurait été possible sans la mobilisation tenace des TS et TMS et secrétaires maintenue depuis octobre.
Maintenant nous devons transformer l’essai et nous tenir prêt pour la suite.
En lien avec le collectif dégradé, nous proposons de nous rencontrer de nouveau pour faire collectivement le bilan de notre mobilisation, nous organiser et nous tenir prêtEs.
(2ème étage de l’immeuble le Forum à Lille à côté du COS)
La réunion s’effectue sur du temps d’heures d’informations syndicales.
Prevenir son n+1 3 jours avant de son intention d’y participer.
Bon ben, faut continuer le combat et tenir dans la durée et les actions coup de poing. Un grand merci pour votre implication