Les agentEs du Département du Nord à bout de souffle !
L’enquête menée au printemps dernier auprès des agentEs du Département du Nord au sujet de leurs conditions de travail, par l’OBSERVATOIRE du Stress et de la Mobilité Forcée (auquel SUD participe activement), révèle enfin ses résultats.
Le constat est glaçant !
pour accéder au rapport, cliquer ci-dessous
En 2014, l’état de mal être des agentEs, en lien avec leurs conditions de travail, était déjà fort préoccupant.
Depuis l’arrivée du dernier exécutif en mars 2015 et la mise en place d’une politique austéritaire (baisse des moyens à destination des populations, suppression de postes, réorganisations brutales etc.), nos 3 organisations sont alarmées par les multiples témoignages de nos collègues révélant un climat particulièrement délétère dans les services et un mal être grandissant voire envahissant.
L’enquête de l’observatoire que nous avons mise en œuvre, visait à effectuer une comparaison avec le constat réalisé en 2014 et tenter de dresser un état des lieux pertinent, au-delà de ce qui ne pouvait être que des impressions.
En 3 ans seulement, la quasi-totalité des indicateurs mis en avant se sont lourdement dégradés et pour certains de manière catastrophique. Le bilan concernant les réorganisations -qui, de fait, ne faisait pas l’objet de l’enquête de 2014- vient encore largement assombrir un tableau déjà bien noir.
L’observatoire est en marche, le constat est posé et il est alarmant. Il nous reste à trouver les moyens à mettre en œuvre pour que nous retrouvions tous le goût de travailler et créer les conditions pour que nos missions retrouvent du sens. L’exécutif doit prendre conscience que malmener les agents de la sorte ne permettra pas de donner aux nordistes un service public digne de ce qu’ils sont en droit d’attendre.
Le contraste entre l’état des lieux que nous avons réalisé et la petite musique que l’exécutif s’obstine à jouer : « tout va bien dans le meilleur des mondes » est saisissant !
Ce contraste est d’ailleurs logique, car admettre ce constat signifierait que l’exécutif reconnait sa responsabilité dans les conséquences de sa politique.
Pour autant, la nôtre de responsabilité, est de révéler ce qui ne peut être dit librement dans les services, briser le silence dû au climat asphyxiant et in fine contraindre l’employeur à assumer son obligation de sécurité à l’égard des salariéEs.
C’est pourquoi, compte tenu de la gravité de la situation que démontre l’enquête de l’Observatoire, les représentants du personnel au CHSCT du Département, partie prenante de l’Observatoire, demanderont la réunion d’un CHSCT exceptionnel exclusivement consacré à ce sujet.
Il devra avoir pour objectif de partager et débattre, avec l’ensemble des participants à cette instance, de l’état de la collectivité et de son personnel, éventuellement de diligenter des enquêtes complémentaires plus ciblées et enfin d’élaborer des préconisations modifiant de manière significative l’organisation et les conditions de travail.
Néanmoins, conscientEs des limites d’actions du CHSCT fixées par la législation au sein de la FPT, nous prétendons que seule cette initiative ne suffira pas.
Face à la concurrence généralisée -qui prendra encore de l’ampleur avec l’instauration de la rémunération au mérite et surtout à « la tête de client » par le biais du RIFSEEP– nous devons toutes et tous opposer une solidarité sans faille à ce système qui déshumanise.
Notre sécurité est avant tout garantie par la cohésion de notre collectif de travail et la coopération –plutôt que la compétition- dans l’exercice de nos missions.