Attention le virus du télétravail circule ! Distanciation indispensable !
C’est la rentrée, pour les gamins à l’école mais aussi pour les adultes dans leurs boites ! Et d’un côté comme de l’autre, toutes les dispositions semblent prises pour que notre seul horizon soit la COVID… y’a qu’à allumer la téloche, la radio !
L’état d’urgence sanitaire a été levé, mais les dispositions gouvernementales et les décisions du Département quant aux conditions de la reprise d’activité ne sont plus bornées dans le temps.
Jusque quand allons-nous devoir organiser toute notre vie pro et personnelle avec ce virus en épée de Damoclès ?
Allons- nous devoir nous résoudre à vivre avec un masque sur le visage en permanence ?
Allons-nous devoir nous résoudre à nous tenir à distance les uns des autres parce qu’on est touTEs une menace et qu’il faut être responsables ?
Si le seul horizon est la COVID, au Département la principale réponse et le seul palliatif, c’est le télétravail.
Parce que face à sa webcam, en visio, devant les représentantEs du personnel, le DGS affirme qu’il n’est pas question de généraliser le télétravail. Mais dans le plan mis en ligne sur Contact le 28 août en page 7, il indique « l’accès au télétravail est simplifié en attendant les conclusions de la concertation en cours concernant sa généralisation au sein du Département. ».
Bref, « le monde d’après » imaginé par notre employeur risque d’être celui de la systématisation du télétravail. Il est plus facile aujourd’hui d’inciter les agentEs, terroriséEs par la peur ou pétris d’incertitudes sur l’avenir, à passer d’un travail à distance contraint durant le confinement et la fermeture des services, à u n télétravail consenti.
Quel effet d’aubaine !!
Pourtant est-ce si simple ? Est-ce la solution ?
Le télétravail n’aurait donc que des avantages ? Pour le/la salariéEs ? l’employeur ? La planète ?
Indiscutablement, et c’est l’argument premier qui revient tout le temps, le confort lié à la réduction des trajets domicile-travail est plébiscité. C’est vrai que pour me connecter à mon ordi, je ne suis pas obligé d’emprunter mon vélo d’appartement !
D’aucuns disent même que télétravail = moins de transport = bénéfice pour la planète.
Pourtant en tenant compte de tous les autres impacts (chauffage au domicile du télétravailleur, surutilisation des serveurs particulièrement énergivores, etc.), l’ADEM (agence de transition écologique) estime que le télétravail pourrait réduire les émissions de gaz à effet de serre de la France de « seulement » 0,5% à terme (Source : article d’Alternatives Économiques – juillet/août 2020).
On est loin du remède miracle !!
Alors quels autres avantages pourraient nous convaincre ?
L’autonomie professionnelle ? La conciliation vie personnelle / vie professionnelle ? Le choix des horaires ? L’efficacité ? La tranquillité ? Échapper à des conditions de travail dégradées ?
Pour nous, pour chacun de ces sujets, il y a débat.
Mais pour mener ces débats, faudrait encore aussi qu’on nous laisse le temps de prendre du recul…
Est-ce que ce recul n’est pas nécessaire pour avoir un regard éclairé, rationnel sur ce qu’il se passe, sur les enjeux collectifs et les conséquences du télétravail pour notre service public ?
Aujourd’hui, faute de débat collectif, faute de pouvoir toutes et tous nous revoir et analyser ensemble la période que nous venons de vivre, tout nous ramène à des postures et des positions individuelles et dans l’urgence. Le formulaire de l’administration à remplir sans délai en plein milieu de l’été pour télétravailler au 1er septembre pousse au « sauve qui peut » !
Sur des questions d’organisation de travail qui sont essentiellement collectives, l’employeur exacerbe l’individualisation.
Pour nous, très clairement à SUD, une généralisation du télétravail présente des risques majeurs pour notre santé, nos droits, notre statut, nos fonctions, nos collectifs de travail, nos missions de service public et notre vie privée.
Et pour vous ? Ça donne quoi ?
De nombreuses études et réflexions ont été publiées et certaines dernièrement. Elles confirment que le débat est loin d’être binaire : Pour ou contre le télétravail.
Nous vous en transmettons quelques-unes – voir ICI.
N’hésitez pas à les partager entre vous et à en discuter. Mettons cette réflexion au cœur de nos réunions de services. Ne laissons pas unE chefFE décider seulE de la nécessité de service et de son organisation. N’oublions pas les populations. Faites-nous part de la teneur de vos débats.
De notre côté, avec l’ensemble des adhérentEs SUD, nous nous réunissons prochainement pour faire le bilan de la période que nous venons de traverser ainsi que toutes ses conséquences. Le sujet du télétravail sera évidemment central.