Protection de l’Enfance : C’est la merde !
Depuis notre publication du 26 juin (voir ICI), relative à la situation de la protection de l’enfance, les collègues de Roubaix – Tourcoing, rejoints par les équipes de la Direction Territoriale du valenciennois et celle de l’UTPAS d’Armentières se sont réuniEs ce jeudi 8 septembre après midi.
Toutes et tous font le constat que la « réponse » du président du Département, par son plan dit des « 10 mesures d’urgence » ne repose que sur un affichage d’intentions qui ne permettent pas de modifier quoi que ce soit dans le quotidien des professionnelLEs, des enfants et de leurs familles.
La décision de re création de postes de travailleurs sociaux, dans l’objectif de baisser le nombre de prises en charge à 30 enfants par professionnelLEs (certains recrutements sont en cours) va dans le bon sens.
Pour autant, l’annonce de la réouverture d’un nombre très limité de places d’accueil reste nébuleuse : Sont-elles pérennes ou pas ? Où sont-elles ouvertes ? L’Administration Départementale ne nous répond pas.
Dans tous les cas, les moyens supplémentaires annoncés, d’une part ne comblent absolument pas les suppressions opérées depuis 2015, et d’autre part ne répondent pas à la démonstration des besoins effectués par les professionnelLEs de terrain : par exemple, sur 4 Directions Territoriales /7, il manque de manière certaine au moins 526 places d’accueil.
L’ensemble des collègues sont donc particulièrement dépitéEs et se retrouvent dans l’obligation de rester mobiliséEs.
Lors de leur assemblée générale hier, jeudi 8 septembre, les travailleurs sociaux présentEs ont pris la décision de maintenir, dans l’intérêt des enfants confiés et de leurs conditions de travail, leur positionnement concernant leur non participation aux audiences ; mais aussi de ne plus rédiger les rapports d’échéance. En effet, au travers de ces rapports d’échéance, il est également question de ne plus continuer à cautionner les dysfonctionnements et défaillances du Département du Nord qui provoquent, dans de trop nombreuses situations, une véritable maltraitance institutionnelle.
Dans la même logique, elles et ils refusent également de se compromettre dans la rédaction de PPE (Projet Pour l’Enfant) qui n’a aucun sens.
Mandaté par les collègues, notre organisation syndicale Sud a une nouvelle fois transmis un courrier aux Juges des Enfants de Lille et Valenciennes pour les informer de l’évolution de la situation et des décisions prises collectivement.
Les travailleurs sociaux ont bien conscience de la difficulté pour les magistrat à exercer leurs missions, ceci compte tenu des choix politiques et financiers effectués par le Conseil Départemental.
Ils et elles en prennent conscience notamment à travers la rédaction de certaines ordonnances du Tribunal confiant des mesures d’AEMO (conventionnellement confiées à des associations financées par le Département) directement aux services du Département ou, faute de lieux d’accueil, en maintenant à domicile des enfants en danger et en confiant leur « surveillance » au service ASE par le biais de « droits de visites et d’hébergements élargis »… des placements à domicile !!!
Par ce nouveau positionnement, les travailleurs sociaux présentEs des équipes de Roubaix-Hem, Tourcoing Mouvaux, Roubaix Wasquehal, Roubaix Croix, Roubaix ville, Wattrelos Leers, Halluin, Armentières, Valenciennes, Anzin, St Amand, Condé, Onnaing et des services d’accueil familial de Roubaix et de Valenciennes comptent amener le président du Département du Nord à assumer sans délai ses responsabilités, à dépasser les plans com’, pour engager vraiment les moyens à la hauteur des besoins et de la crise à l’œuvre
Le Département a les moyens financiers pour investir dans cette mission prioritaire qu’il est seul à devoir assurer, puisque ses recettes sont en forte hausse ces 2 dernières années et, qu’à titre d’exemple, il a épargné rien que sur l’année 2021 40 Millions d’euros.
DéterminéEs à se faire entendre, les actions menées par nos collègues leur coutent néanmoins sur le plan éthique et humain… ce qui ne semble pas être le cas du président et de son exécutif pour qui ne compte qu’une réorganisation qui chamboule tout sans rien régler sur le fond et les moyens !
Bien au contraire, par un détournement des missions de l’action sociale, ils consacrent des millions d’euros à la remise à l’emploi contrainte des allocataires du RSA au détriment des missions obligatoires et prioritaires de solidarité, de prévention et de protection.
D’autres équipes aujourd’hui absentes des rencontres connaissent les mêmes réalités et seront, si rien ne change, amenées à rejoindre ce mouvement pour la défense de nos métiers, nos missions, notre service public départemental.
Une nouvelle assemblée générale est programmée, au plus tard, début novembre.