MNA, un acronyme déshumanisé pour masquer un désastre
Décidément, les enfants exilés et refugiés sont la cible facile de tous les « responsables » des politiques publiques (et de la protection de l’enfance en particulier) qui veulent se dédouaner et trouver des circonstances atténuantes à leur inaction.
Tout est prétexte à mettre en cause ces mineurs non accompagnés, même un drame épouvantable : le suicide d’une très jeune adolescente laissée seule dans un hôtel du Puy de Dôme alors qu’elle devait être protégée par les services de l’ASE auxquels elle était confiée. Parce que selon l’association des départements de France, et François Sauvadet, son président, si des enfants qui doivent être protégés se retrouvent à l’hôtel, c’est que toutes les autres places sont squattées par les MNA.
Selon cette organisation, qui n’a rien d’humanitaire, « face à l’arrivée massive de MNA, nous n’avons plus de possibilités d’accueil dans nos départements ». Pourtant sur 208 000 enfants confiés à l’ASE, seuls 19 300 MNA sont pris en charge au titre de la protection de l’enfance par les départements ! C’est vraiment leur présence qui embolise le système ? Non c’est l’incompétence des décideurs, leurs choix budgétaires et idéologiques qui effondrent toute la chaine de protection de l’enfance. Pour justifier leur irresponsabilité ils remettent à l’ordre du jour la bonne vieille méthode du bouc émissaire.
Dans le Nord aussi cette recette immonde est rabâchée, quasi, à chaque assemblée plénière du Conseil Départemental. Christian Poiret et son exécutif ne cessent de se disculper du désastre qu’ils ont provoqué parce qu’ils considèrent leur première mission comme subsidiaire.
Ils ont vraiment bon dos les enfants exilés !!
Par contre pas un mot ni un soupçon de culpabilité suite au naufrage survenu dans la nuit du 13 au 14 janvier 2024 sur les côtes du Nord ! 4 enfants sont morts noyés, le plus jeune avait 14 ans.
La situation de ces enfants-là aussi est tellement grave que nos 4 organisations (SAF/SM/UTOPIA 56 et SUD) ont pris la décision de la dénoncer d’une même voix !
Cette tribune et cet appel, ci-dessous, adressé aux décideurs du Conseil Départemental, est une première étape avant des actions communes.
La France a ratifié la convention internationale des droits de l’enfant en 1990, ce texte s’impose à tous. Les obligations des Départements, au regard de leur mission de protection de l’enfance, s’inscrivent dans cet engagement. Tous les enfants ont un droit indiscutable à la protection. La position idéologique qui consiste à les discriminer, les opposer, les mettre en concurrence est de plus en plus irrespirable.