6 ans… c’est long… très long !
Dans quelques semaines, les nordistes seront amenés à aller voter aux élections départementales.
On pourrait dire oui… et alors… en quoi ça concerne un syndicat ?
Bin chose particulièrement singulière, nous agentEs du Département, mais aussi citoyenNEs, avons la possibilité, contrairement aux salariéEs du privé, de participer et donc de peser sur l’élection de notre patron.
Et quand le moment sera venu…
Il serait peut-être bon de ne pas oublier que ces 6 dernières années, JR Lecerf et son équipe choc, dont certainEs se représentent, ont mis la main sur notre service public alors qu’ils le considèrent comme une charge plutôt qu’un bien commun qu’il faut développer, méprisent les fonctionnaires et alors que l’intérêt général ne fait pas partie de leur logiciel idéologique.
2015-2021… 6 ans avec comme bilan…
Pour les nordistes :
- Baisse de 24% de l’investissement sur les 6 dernières années.
- Dépenses d’équipement comprimées, comme les dépenses de fonctionnement malgré des besoins en augmentation. Cela touche l’état des collèges, de la voirie, de la culture, de la protection de l’enfance…
- Gel des aides aux personnes handicapéEs, par une «maitrise» sévère de la dépense de la PCH (Prestation Compensation Handicap). Alors que la MDPH du Nord est la plus importante de France par le nombre de demandes qui lui sont adressées, les moyens à destination de la MDPH ont fondu entre 2016 et 2020 : les pertes cumulées, 5,7 M€, équivalent quasiment au budget initial, 6 M€ !
- Baisse drastique des subventions qui ont entrainé la fermeture définitive de nombreux clubs de prévention
- En matière de prévention et protection de l’enfance, depuis le premier budget il y a 6 ans, 14 M€ ont été, de manière cumulée, supprimés sur l’ensemble du mandat.
- Suppression de 700 places dans les établissements dédiés à la protection de l’enfance, rendant impossible l’accueil des enfants confiés au Département dans de bonnes conditions.
- Diminution drastique des budgets destinés aux populations dans le cadre des AMASE (Allocations Mensuelles d’Aide Sociale à l’Enfance).
- Fermeture des 4 services de PMI en maternité qui met gravement à mal la prévention précoce.
- Prise en charge des jeunes réfugiés (MNA) au rabais : plus d’accompagnement éducatif et psychologique pour ces enfants au parcours traumatique… une simple prise en charge « hôtelière » avec le gite et le couvert…C’est dire la considération de l’exécutif départemental pour ces jeunes qualifiés par Lecerf de « mijeurs » à qui il dénie le droit d’être protégés du fait de leurs origines… Cela a été vérifié notamment à l’occasion des attaques xénophobes de Zemmour contre qui le président du CD a refusé de déposer plainte.
- Baisse de 25% du nombre de personnelLEs titulaires dans les 202 collèges du département. Loin de remplacer les suppressions de postes, le recours, en moyenne 4h/j, à des salariéEs précaires de sociétés de nettoyage privées provoque une dégradation manifeste du service dans les collèges et une perte de repère des collégiens. L’exécutif départemental a toujours refusé de nous transmettre le rapport du CLERSé qui remet en cause objectivement cette privatisation de l’entretien des collèges tant en terme de coût que d’efficacité.
- Chasse aux allocataires du RSA : 80 M€ d’économie ces 6 dernières années sur le budget RSA alors que la précarité et le chômage augmentent dans notre département où 2 nordistes sur 10 vivent en dessous du seuil de pauvreté (INSEE). Et sur l’année écoulée, marquée par le COVID et l’explosion de la pauvreté et du chômage partout en France, JR LECERF et son poulain Christian POIRET se vantent d’une augmentation du budget RSA 2,5x moins importante dans le Nord (département le plus peuplé de France) qu’au niveau national. A quel prix ?!
Juste à titre d’exemple, un magnifique florilège de l’exécutif sur une séance plénière de l’Assemblée Départementale, celle du 9 octobre 2017… ICI
Pour les agentEs du Département :
- suppression de 10 jours de repos, ce qui provoque en partie des situations d’épuisement professionnel qui se multiplient de manière exponentielle.
- plus de 500 suppressions de postes équivalents temps plein par notamment des restructurations de services violentes
- plus de 300 suppressions d’équivalents temps plein de travailleurs sociaux et médico-sociaux sur le terrain
- mise en concurrence des agentEs entre eux/elles dans un même service, un même atelier par l’instauration de la prime au « mérite » (RISEEP/CIA)
- suppression de la CAP mobilité pour une majorité d’agentEs départementaux (elle garantissait une égalité de traitement et une transparence dans les mutations internes)
- avancement de carrière et de grade à la tronche du client !
- mépris pour les 2500 assistantes familiales, considérées comme solution d’accueil à moindre coût. 22 à 30€/j pour l’accueil d’un enfant !
Ils disent avoir redressé le Département… Il ont détruit notre service public !
Le 17 mai, en séance plénière de l’assemblée départementale, lors du vote du compte administratif, l’exécutif départemental, par les voix de JR LECERF et C. POIRET ont affirmé : « On a redressé le Département (…) On est fier de notre bilan ».
Redressé le Département ?
On est tous et toutes d’accord avec ça ?
On a beau chercher… vraiment on a essayé… on s’y est mis à plusieurs… durant des jours… eh bin… on n’a rien trouvé de positif.
Et vous ?
Face à une véritable politique de destruction de notre service public et face à une idéologie gestionnaire court-termiste obsessionnelle qui nie les besoins des populations, et parce que nous sommes attachéEs à nos missions d’intérêt général, en tant qu’agentEs et militantEs SUD, nous avons été contraintEs de faire front et de résister.
Et durant ces 6 dernières années, ne tolérant ni débat, ni opposition, l’exécutif en place a tenté de nous le faire payer !
La répression constante a été particulièrement brutale : suppression de nos moyens de communication avec les agentEs, procédures disciplinaires, mises à pied, dépôts de plaintes et mise en examen… En vain ! Nous sommes toujours là et nous portons aujourd’hui la nécessité de remettre notre service public départemental sur pied.
Il faut réparer ce qu’ils ont détruit !
Les 21 et 27 juin, au moment de glisser le bulletin dans l’urne,
plus que quiconque, en tant qu’agentEs du département,
nous savons ce que notre choix implique !